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Articles
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TABOURET.
Au bar un homme lit le journal assis en équilibre sur les deux pieds arrières d’un tabouret. Avec ses genoux il pousse sur le comptoir et se balance d’avant en arrière. Une bière devant lui et entre les doigts une cigarette se consume. De temps en temps, il regarde dehors. Il pleut et le vent balaye les trottoirs. Le long des vitres du café les voitures passent ou s’arrêtent au feu rouge. Des groupes de passants traversent la rue. Je regarde l’extérieur et l’intérieur. Derrière le bar (...)
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Salon de thé.
Dans un salon de thé, un homme et une femme.
Lui est plus âgé qu’elle, peut être 10 ans ou 6ans de plus, il est mince, le teint mat, le regard noir et droit. Ses cheveux sont noirs et brillant. Sa tenue est classique, un manteau noir, une chemise bleu foncée et une cravate assortie.
Elle, elle à entre 20 et 25 ans, une chevelure rousse abondante, une peau blanche et quelques taches de rousseurs sur les joues. A coté d’elle un manteau vert et une écharpe noire. Sa robe est verte. (...)
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Repas
Eris, une nourriture industrielle et infâme. La salle est pleine. On circule entre les tables avec précaution un plateau dans les mains. On évite d’être l’un à coté de l’autre. Une place vide entre chaque personne garantis un minimum vital, comme au cinéma. Les conversations s’entremêlent dans un brouhaha désagréable. Les parfums et les odeurs de cuisine se dispersent dans la salle. La fumée pique les yeux. Les regards s’évitent. Des serveuses s’activent le regard absent et le geste mécanique.
Un (...)
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Il y a quelque chose . A la maternité je porte Marjolaine dans mes bras. Son corps est d’une couleur jaune, presque orange. Ses membres ne réagissent pas comme il le faudrait.
Plus tard je suis avec Eléonore. Devant nous l’infirmière soulève le drap posé sur la couveuse de Marjolaine. Elle est là sous les lumière bleues. Minuscule. Elle ne bouge pas. Des tuyaux sortent de sa bouche. Eléonore me serre la main. Elle recule. Je sens sa peur. Je tremble aussi.
Plus tard je suis au travail et discute (...)
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Ce bateau sans grâce Près du ciel s’efface Laissant le jour gris S’enfuir avec lui
R Queneau Le Havre 1920
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PLAGE
A la plage Marjolaine joue au loin. Je la regarde. Elle invente, crée un monde. Les Barbies sont enfuis dans le sable. Le vent fait bouger ses cheveux et le sable lui pique les yeux. De temps à autre elle regarde vers moi et vérifie que je suis bien là, attentif. Il fait très doux le ciel et la mer se mélange sur l’horizon. Je lis et profite de l’instant présent. Des joueurs de volley fond du bruit, ils sautent, rient et s’amusent. Autour de moi d’autres personnes prennent le temps parlent (...)
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Images
Dans les villes, les hommes marchent sur les trottoirs. Je les vois. Je les entend. Ils regardent les femmes. Ils imaginent. Ils inventent, des histoires, des gestes, des odeurs. Dans les villes les hommes marchent. Je regarde. A la télé une femme blonde parle. Elle explique et raconte le plaisir qu’elle a eu avec un homme. Son rouge à lèvre est trop rouge, il déborde et coule sur le coté de sa bouche. Je n’aime pas. Sa langue remue et j’imagine son sexe rouge. Je regarde. Autour d’une (...)
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FARINELLI
Debout sur le trottoir avant de reprendre la voiture. Impossible de bouger, le malaise est trop grand. J’ai envie de vomir. J’ai froid. Il fait noir. Je lève les yeux sur l’immeuble en face. Au premier étage un appartement lumineux. Sur le mur blanc d’une pièce une affiche de cinéma "Farinelli". Je vois les lettres du titre, les couleurs, un visage, un regard, un masque, une bouche grande ouverte. La musique est là. J’écoute. La musique est autour de moi. Je me calme et reprend (...)
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Dimanche.
Un bruit terrible me réveille Je me lève.. Papa est à terre dans la salle de bain. Son corps s’agite dans tous les sens. Une mousse blanche coule au coin de ses lèvres. Ses jambes frappent sur une bassine en fer jaune qui cogne contre la baignoire. Le bruit est infernal. Maman crie. Nous sommes seuls à la maison. Elle court chercher de l’aide. Je reste seul. Debout. Mes pieds sont nus sur le carrelage. Je crie "arrête !". Je bloque ses jambes. Il continue de remuer comme un animal (...)
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Dessin
Avec Marjolaine, au bout de la digue, nous dessinons. Des oiseaux qui plongent et nagent sous l’eau, des bateaux et la mer. Le vent est froid. Le temps change. Des bateaux se rapprochent du port doucement, calmement. Les voiles penchées presque à toucher l’eau.
1/12/2000
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Départ.
Maman rentre dans ma chambre. Le sac est sous le lit. Caché. Un gros sac blanc marqué Adidas. Je l’ai gagné au tournoi de foot il y a deux ans. J’ai peur qu’elle ne le voit. Non c’est bon. Un pull, un jeans, deux livres, 300f, l’argent des vendanges. Tout est prêt. Elle me parle de la chambre, du bordel partout, des photos sur les murs. Je ne réponds pas. Papa est devant la télé, il attend le moment de manger. Elle me regarde. Rien, nous n’avons rien à nous dire. Nous sommes des étrangers. (...)
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Colère
Au travail, journée trop longue, un stress trop fort, un sentiment de trop plein. A la maison, un objet mal rangé, une musique trop forte, une goutte de plus , et la colère qui déferle. Elle tombe là où elle ne devrait pas et fait mal, laissant un goût amère.
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Chambre.
Je suis dans ma chambre. Un cahier devant moi. Depuis une heure je fais semblant de travailler. Papa m’a apporté le café au lait du soir. Il le fait tous les jours à son retour du boulot. Maintenant il est en bas. Il bricole. J’entend le bruit du marteau et de la scie. Il fait mauvais dehors. Le vent et la pluie depuis plusieurs jours. Nous sommes en hiver ou en l’automne, je ne sais plus. Par la fenêtre je regarde le jardin des voisins. Une terre noire, des arbres sans feuille, et le (...)
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BONSOIR
Bien sur je me souviens des noëls et des cadeaux. Tous est là dans la tête. Le temps à drôlement passé. Tous est là présent pour toujours. Marjolaine ne croit plus au père noël. Elle a pleuré. Nous l’avons rassurée. Je garde dans un coin les lettres qu’elle a faites, un cadeau futur de dans 20 ans. J’imagine qu’un changement de thérapeute ne doit être facile. Oui je vais bien, j’ai cette chance. Je continue à écrire. Il faut que je sois lu. Le cahier se remplit.
By à (...)
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Bain.
Le corps dans l’eau très chaude se détend et devient doux. La vapeur d’eau remplis la salle et atténue la lumière. La mousse fait de petits bruits. Derrière la porte la maison vit et bouge. Sur le bord de la baignoire des poupées Barbie nus. Un mélange de corps déformés et humides. A quand la main enfantine pour les faire vivre. Je ferme les yeux.